TOUT SAVOIR SUR LE CASTOR

TOUT SAVOIR SUR LE CASTOR



PRESENTATION

Le mot castor vient du grec, "kastor".
Le Castor d'Europe était autrefois appelé "bièvre", nom d'origine gauloise souvent retrouvé dans les noms de villages ou de cours d'eau (quelquefois sous des formes un peu différentes encore existantes : bever (flamand), beber (allemand) et beaver (anglais),...
Description 
Le corps du castor est trapu, les pattes postérieures sont palmées et tous les doigts portent des griffes. Le castor mesure de 90 à 120 cm de long, dont 28 à 38 cm pour la queue. La hauteur au garrot est de 16 à 18 cm. La queue, plate et écailleuse, sert de soutien quand l'animal se tient sur ses pattes arrières et de gouvernail pendant la nage. Elle permet de donner l'alarme quand un danger approche : le castor donne alors un coup de queue retentissant à la surface de l'eau pour avertir ses congénères.
Sous la queue, deux glandes anales secrètent une substance particulière, analogue au musc, appelée Castoréum servant au marquage du territoire. La masse corporelle varie généralement entre 12 et 28 kg.
Le pelage, brun roux, est plus clair sur le ventre et plutôt grisâtre sur le dos. La fourrure est épaisse et imperméable.
Les incisives du castor sont biseautées et tranchantes.Les incisives inférieures s'usent plus vite que les incisives supérieures car pour couper une branche, il plante les supérieures et se sert des inférieures comme de ciseaux à bois pour tailler des copeaux. Grâce à celles-ci, le castor peut abattre de grands arbres (jusqu'à 75 cm de diamètre). Mais en général seules des branches de buissons ou les jeunes arbustes sont exploités (2 à 15 cm de diamètre)
Castor
Habitat : hutte ou terrier ?
Les conditions nécessaires à l'implantation du castor sont :
- le développement d'une importante végétation riveraine avec des essences à bois tendre (saule, frêne, noisetier, bouleau ...),
- la présence permanente d'eau à un niveau d'au moins 50 cm pour permettre l'installation du gîte dont l'accès est immergé,
- une pente du cours d'eau inférieure à 1%,

Hutte et barrage
Quelle que soit sa forme, l'abri doit assurer la sécurité du castor et de sa famille. Suivant ses besoins, le castor construit des barrages, des huttes ou creuse des terriers. Les barrages sont surtout construits par l'espèce américaine - Castor canadensis - alors que l'espèce européenne (également présente en Asie) - Castor fiber - creuse plutôt des terriers très discrets beaucoup moins visibles que les constructions en branchages.
Ainsi, l'image des énormes barrages et huttes de castor américain a peu de chance d'apparaître chez nous, les deux espèces étant très différentes au niveau de leur comportement.


Reproduction et vie sociale 
Les castors sont monogames. L'accouplement se fait dans l'eau, de janvier à mars, avec une seule portée, de 2 à 4 petits, par an. Dans la chambre du terrier, la femelle aménage un nid de copeaux, de roseaux et d'herbes, très propre et toujours sec.
La cellule familiale est composée des parents, des jeunes de l'année ainsi que de ceux de l'année précédente. Vers 2 ans (âge de la maturité sexuelle), les jeunes sont chassés de la hutte parentale et partent s'installer dans les alentours, seuls ou avec un(e) conjoint(e). Comme ils restent à proximité les uns des autres, la consanguinité est importante chez les castors. Un castor peut vivre jusqu'à 20 ans (35 ans en captivité) mais plus généralement il a une espérance de vie moyenne de 7 à 8 ans.

Castor sur berge
L'activité du castor est essentiellement nocturne et en partie crépusculaire mais très rarement diurne en Europe (contrairement au castor américain). Le domaine vital, régulièrement prospecté par le "propriétaire", s'étend sur 1 à 2 km de cours d'eau. La zone inspectée est réduite en hiver de facon à limiter les pertes d'énergies lors de la nage et il reste dans son terrier lorsque la température est trop basse. L'animal ne s'éloigne jamais de plus de quelques dizaines de mètres de l'eau : c'est un excellent nageur qui ne craint quasiment aucun prédateur dans l'eau mais, sur terre, il marche et court maladroitement et peut facilement être attaqué. Le territoire du castor est une zone relativement stable dans le temps où toutes les exigences biologiques doivent être respectées.
Castor nageant
Le Castor en France 
Il habitait la majorité du territoire francais. Pourtant, dès la fin du XIXe siècle, la chasse en particulier pour sa fourrure très recherchée, le piégeage et la destruction des ses milieux de vie avaient entraîné une forte régression de l'espèce (moins d'une cinquantaine d'individus subsistaient) dont l'ultime refuge fut la basse vallée du Rhône.
En 1909, le Castor d'Europe fût protégé dans les Bouches-du-Rhône, le Gard et le Vaucluse. La population put alors prospérer et atteignit même Lyon vers 1960. La construction de barrages sur le Rhône interdit par la suite la colonisation naturelle d'autres secteurs.Des réintroductions eurent donc lieu ca et là en France dès 1950 :
- de la fin des années 50 à 1991 : 148 castors lâchés dans le sud-est
- dans les années 70 en Alsace. Une troisième campagne de réintroduction est prévue en 1999.

Des campagnes similaires ont été menées en Allemagne, en Suisse, aux Pays Bas et d'autres sont en cours en Belgique.
A partir de ces populations réintroduites débuta une expansion naturelle de l'espèce dans les cours d'eau voisins. Depuis 1968, le castor est légalement protégé sur l'ensemble du territoire.

Grâce aux réintroductions, le Castor d'Europe ne semble plus trop menacé en France, mais son expansion doit se poursuivre dans les régions d'où il est encore absent. En effet, le cloisonnement actuel des rivières et des bassins aquatiques francais, lié aux énormes aménagements humain du XXème siècle, n'autorise plus aujourd'hui une recolonisation naturelle de certains bassins comme celui d'Artois-Picardie.

Cette absence fait cruellement défaut au bon équilibre écologique des rivières dont il est un gestionnaire incomparable, et d'où l'homme l'a par le passé exterminé tellement il appréciait sa fourrure, sa chair et ses glandes à castoréum.

Ces trois causes ayant aujourd'hui disparues, il n'y a plus de raisons de ne pas espérer le revoir dans certains cours d'eau de la région Nord-Pas de Calais. Les travaux visant l'étude et la sélection des derniers cours d'eau "naturels" du Nord et du Pas de Calais, ainsi qu'un travail d'information sur cette espèce sont engagés. Ils conduiront, parallèlement à une meilleure connaissance du Castor d'Europe, à présenter au grand public la problématique posée par la gestion raisonnée des cours d'eau dans lesquels cette espèce peut jouer par sa présence un rôle essentiel à la conservation de notre ressource en eau et de notre patrimoine naturel.

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